Le secteur agricole constitue l’un des piliers de l’économie togolaise et offre des opportunités d’investissement avec la création des zones d’activités à vocation agro-industrielle regroupant divers acteurs intervenant dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles.
Connu sous le nom d’agropole, ces pôles de croissance répondent à la vision du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé d’accélérer la croissance économique, faciliter la création d’emplois et de la richesse par l’amplification de l’articulation agriculture-industrie dans toutes les régions du pays.
Le premier projet est implanté à Kara, sur les dix agropoles prévus d’ici à 2030. L’agropole de Kara a été lancé en 2018 et placé sous la coordination du Projet d’appui aux populations vulnérables (PAPV). Le projet a reçu l’accompagnement des partenaires notamment la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque ouest africaine de développement (BOAD).
En cinq ans, le projet pilote implanté dans le bassin de la Kara, a enregistré des résultats satisfaisants entre autres la mise en valeur des Zones d’aménagement agricoles planifiées (ZAAP), la construction des infrastructures d’appui au secteur agricole et le renforcement des capacités des acteurs à la base.
Mise en valeur spécifique des ZAAP
L’agropole pilote de Kara, l’une des composantes du Projet de transformation agroalimentaire du Togo (PTA) se singularise par ses unités de production à grande échelle assurées par 1120 producteurs dont 274 femmes (24%).
Les travaux techniques lancés en décembre 2020 ont permis de réaliser l’identification des terres cultivables auprès des collectivités locales, des levées topographiques et l’organisation des exploitants agricoles et l’aménagement de 11100 hectares de Zones d’aménagement agricoles planifiées (ZAAP).
Pour assurer une meilleure productivité des ZAAP, un plan d’occupation rationnelle des terres a été élaboré. Les zones aménagées sont ainsi réparties en blocs de 100 hectares. Chaque bloc est subdivisé en 20 parcelles de 5 ha.
Des résultats tangibles ont été atteints en matière de sécurisation des terres. Sur les 30.000 hectares mobilisés, 17.400 hectares dont 11.100 hectares de ZAAP et 6.300 hectares de blocs ont été sécurisés.
Construction d’infrastructures d’appui moderne
En matière d’infrastructures de base, l’agropole pilote de Kara a permis de doter la région d’un agro-parc construit sur une zone de 16 hectares. Le parc comprend un bloc administratif, un bloc des services, un bloc résidentiel, un bloc des infrastructures socio-collectives, un bloc des unités de transformation agro-industrielles et une amenée du courant électrique et de la fibre optique.
Les localités de la région sont aussi dotées d’infrastructures socio-économiques de base et d’intrants agricoles. 128 forages équipés de pompe mixtes et/ou pompes à motricité humaine (PMH) ont été construits pour desservir 42 000 habitants.
A cela s’ajoutent l’implantation de quatre mini-adduction d’eau potable (AEP) desservant 16 000 habitants et dix retenues d’eau.
Les acteurs du site pilote ont également bénéficié d’un appui en intrants agricoles estimé à 510.216.900F au profit de 259 organisations paysannes (OP) et 49 ZAAP avec 5048 producteurs dont 1023 femmes.
Il est prévu, dans cette dynamique, la création des Centres d’agrégation des producteurs agricoles (CTA) qui va offrir des services financiers et non-financiers de base aux agriculteurs et aux autres acteurs des chaines de valeurs agro-industrielles. Sur les onze (11) CTA prévus, sept (07) sont en cours de construction dans la région.
Renforcement des capacités des acteurs à la base
Sachant que la réussite de l’agropole pilote dépend aussi de la compétence des acteurs, le Projet d’appui aux populations vulnérables (PAPV) a procédé à la formation des acteurs en bonne pratique agricole et en coopération grâce à la convention avec l’institut de conseil et d’appui technique (ICAT) et l’appui de la Fondation Saemaul.
Divers matériels et équipements agricoles tels que les semoirs polyvalents, les tricycles, appareils pulvériseurs, les égreneuses et les moulins spécifiques ont été mis à la disposition des exploitants des ZAAP. Il en est de même pour les intrants agricoles. Les exploitants ont bénéficié de 2300 tonnes d’engrais NPK et 1020 tonnes d’urée ainsi qu’une quantité importante de semences améliorées (50 tonnes de maïs, 40 tonnes de riz et 57,6 tonnes de sésames).
La mise en place de l’agropole pilote de Kara participe également à l’atteinte de la souveraineté alimentaire. Le projet a permis la promotion des filières animales et des filières végétales porteuses notamment le maïs, le soja et le riz, qui ont connu une augmentation de 2043 tonnes à 4520 tonnes, soit une hausse de 120% dans ZAAP de la région.
Les agropoles ont pour but d’améliorer les revenus des producteurs agricoles, de développer le tissu industriel et de services et d’améliorer la compétitivité à l’export de l’économie nationale.